Vrigne aux Bois. Pot aux roses
Le Père Peinard 20 septembre 1891 : Nom de dieu, y a des micmacs dans les syndicats possibilos!
Un camaro de là-bas m’envoie deux tuyaux qui ne sont pas tout à fait en faveur de ces fameux oiseaux qui braillent sur tous les toits que le Père Peinard est payé par Constans*.
Voici de quoi il retourne.
Chez Camion, un exploiteur à qui j'ai déjà eu l'occasion de botter le cul, on vient de renvoyer trois bons bougres, le père et ses deux fistons.
Et ça pour une dispute que le père a eu avec le petit crevé qui dirige la boîte.
A la syndicale, on s'est réuni pour savoir, si comme de coutume dans le patelin, on foutait Camion à l'index, pour le forcer à réembaucher les trois bons bougres.
Sur les vingt membres de la commission 4 ou 5 voix ont été pour et le reste contre.
Hein, voilà de la solidarité possibilarde!
Autre chose : la maison Mouton, une autre boîte du pays est toujours à l'index. N'empêche que des ouvriers qui font partie du syndicat, vont chercher des poignées de fenêtres pour les limer, à raison de 9 francs 50 le cent, tandis que chez Camion, le même ouvrage est payé 12 francs 50 le cent.
Elle est rien mouche cette façon de maintenir les prix!
Et si vous me disiez, c'est les premiers bougres venus qui font de ces coups...
Mais non, c'est des militants et qui comme je le dirai tout à l'heure ne se privent pas de dégobeller des lavauderies sur mon compte.
* ministre de l'intérieur
Atelier de polissage chez Camion frères