Le Père Peinard dans les Ardennes

Martin-Coupaye est le vendeur du Père Peinard sur Fumay, ouvrier boulanger et futur animateur du syndicalisme ardoisier, il est mêlé à une affaire d'attentats à la dynamite sur Revin et Charleville et finalement mis hors de cause. Dans une lettre écrite en prison à Charleville il indique le 11 septembre 1891 qu'il recevait 20 à 25 journaux par semaine. Il vendait à la fois Le Père et Peinard et la Révolte, autre journal anarchiste. Interrogé par un juge le 1er août 1891 il déclare : " Je recevais chaque semaine 15 numéros du Père Peinard et 10 de La Révolte. Je n'en vendais que 18 ou 20. Il doit encore en rester chez moi". Effectivement lors d'une perquisition qui s'est déroulée chez lui le 29 juillet 1891 on a trouvé 28 numéros de la Révolte mais aucun du Père Peinard, ils avaient sans doute été vendus.

Avant son arrestation Martin-Coupaye avait tenté d'organiser un groupe anarchiste sur Fumay, il avait fait paraître dans le Père Peinard du 28 juin 1891 cette annonce :

Les compagnons de Fumay désirant activer la propagande anarchiste dans les Ardennes font appel à tous ceux qui ont à coeur l'effondrement  entier et complet de la société actuelle qui supprime de l'humanité la classe prolétarienne.

Un groupe anarchiste est en formation à Fumay qui aura pour but de combattre l'autorité à outrance sous quelque forme qu'elle soit présentée. Et cela afin d'arriver à l'affranchissement de la race humaine. Les groupes ou les compagnons qui désireraient correspondre avec nous, ou nous aider dans la formation de notre groupe sont priés d'adresser les correspondances au compagnon Martin-Coupaye, place d'Armes 33 à Fumay. Le compagnon vend La Révolte et le Père Peinard. Il porte à domiciles sur demande.

Mais l'affaire de la dynamite mit fin prématurément à cette tentative.