Le Père Peinard dans les Ardennes

Notice concernant Fortuné Henry établie par la préfecture de police de Paris le 20 octobre 1892. HENRY, Jean Charles Fortuné, né à Limeil-Brévannes ( Seine et Oise ) le 21 août 1869, est célibataire et fild de feu Fortuné et de Rose CAUBET, a demeuré à Paris, quai Valmy, 7.

Réformé su service militaire pour infirmité, Henry a quitté l'Ecole Turgot en octobre 1885 pour occuper un emploi à la pharmacie Centrale, 7 rue de Jouy. Il en est parti volontairement le 12 décembre 1889 à la suite d'une discussion avec son chef de bureau.

Peu de temps après, il entra au journal "le Parti Ouvrier" en qualité de rédacteur.

C'est dans le mois de septembre 1889 que cet individu a été signalé comme militant du parti ouvrier. Il assistait aux réunion organisées par les divers groupes et recommandait "l'union de tous les prolétaires pour affronter la lutte décisive qui fera triompher le république sociale".

Vers le commencement de l'année 1891, il a rompu avec son parti et professe depuis lors des idées anarchistes. Dans les réunions, il fait l'apologie de l'anarchie et pousse à la révolte.

Il a fait autrefois des conférences à la Ligue des Anti-patriotes, et s'est donné pour tâche de gagner la province à l'anarchie. Il a fait de nombreuses conférences notamment à Sedan, Bourges, St-Quentin, etc.

Au mois de mars dernier, J.B. CLEMENT, directeur de la Fédération ouvrière des Ardennes, ayant fait mettre à l'index par les fédérés ardennais le journal "Le Père Peinard", le directeur de cette feuille, le Sr POUGET, a engagé HENRY ( Fortuné ) pour se rendre dans cette région faire une tournée de conférences anarchistes.

Henry se serait mis en route armé d'un révolver et d'un coutea-poignard, avec l'intention de s'en servir si J. B. CLEMENT l'attaquait trop vivement.

Cette agitation, faite en vue du 1er mai, tendait à faire des prosélytes pour la cause de l'anarchie....