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Le Père Peinard dans les Ardennes


Réflecs hebdomadaires d'un gniaf


Le Père Peinard fait sa Une sur les grèves dans les Ardennes



Les affiches du Père Peinard pour les élections
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Babillarde de Braux
Le Père Peinard 23 août 1891 : Braux le 16 août 1891
Mon vieux Peinard,
Je te demande une petite place dans tes flanches pour foutre la susdite.
La conduite des tristes sires de possibileux qui ont envahi le département des Ardennes depuis quelques années est de nature à soulever l'indignation de tous les révolutionnaires à quelque école qu'ils appartiennent d'ailleurs.
Dernièrement, un type de Paris m'écrivait : "Hein, ça marche, le Sociale, dans les Ardennes, parait que le citoyen Lavaud fonde des syndicats et des cercles d'études tous les jours." Mais le type en question put le Lavaudisme à une heure à la ronde.
Oui, ça marche, en effet, mais ce n'est pas la Sociale qui marche, nom de dieu, car je suis persuadé que depuis que le populo ardennais est imbu des théories lavaudistes, il est complètement ahuri et au lieu d'avoir du sang de Jacques-Bonhomme dans les veines, il a plutôt de la merde.
Oui, on en fonde des cercles d'études dans les Ardennes, mais à quoi servent-ils ? Les possibileux prétendent que l'on doit marcher à la conquête des pouvoirs publics, et que l'action électorale sert de propagande révolutionnaire.
Suivant moi, l'action électorale sert tout simplement à satisfaire quelques ambitieux, quelques intéressés, quelques personnalités, et nous avons encore présentes à la mémoire les apostasies de Tolain, Nadaud, Basly, etc.
Jetons un petit coup d'oeil sur les patelins des Ardennes qui ont le bonheur d'avoir descipaux possibilistes.
Tu as relaté dans un numéro de ton chouette canard, il y a quelques mois, la cavalcade organisée par les socialos nouzonnais à l'enfouissement d'un ratichon, et tu te souviens que les cipaux socialos tenaient les cordons du poêle.
A Braux, ils les ont dépassé. Il y a quelque trois mois, Mossieu le mâre donnait sa démission pour des motifs que nous n'avons pas à relater ici. Sa démission donna lieu à une élection municipale complémentaire, et le Réveil, cercle possibilo de Braux, présenta la candidature d'un ouvrier qui fut élu à une forte majorité.
De par ce fait nous eûmes un mâre révolutionnaire et on aurait pu croire que l'administration de la commune de Braux allait être radicalement transformée, que tout allait être sans dessus dessous et que ce farouche révolutionnaire allait proclamer la Sociale à Braux.
Constatons un peu les grandes réformes qu'il a déjà faites. Le jour du 14 juillet, il réunit ses administrés sur la place de la mairie, et ceint du torchon tricolore, il prononça ou plutôt il lut un discours purement bourgeois qu'un bourgeoisillon lui avait rédigé. Les bourgeois s'en faisaient une bosse de rire, et le populo haussait les épaules; ce fameux révolutionnaire s'est plu à constater les bons effets de la Révolution de 1789!!!
Pourquoi n'adressait-il pas ses félicitations aux troubades qui ont massacré les bons bougres et les bonnes bougresses de Fourmies, le 1er mai ?
Il y a quelques années, les opportunards de Charleville et de Nouzon ont interdit les manifestations cléricales qu'on appelle des processions.
Eh bien le 15 août, il y avait une procession à Braux! Je ne sais pas en l'honneur de quel saint.
Mossieu le mâre, loin de les interdire, les protégeait plutôt.
Ces momeries, qui sont un véritable défi à la Révolution et à la Libre-Pensée, devraient-elles être tolérées ?
Pendant au moins deux heures, les ratichons ont parcouru les rues de Braux, en braillant pire que des corbeaux des Te Deum et des Gloria.
Cependant, au 1er mai, on a arrêté et fusillé les ouvriers qui voulaient manifester pacifiquement.
En raison des assassinats du 1er mai, si le mâre ouvrier de Braux avait un peu de cervelle à la tête, il ne tolérerait pas que la cléricafarderie encombrât les rues pendant deux heures.
En terminant, nous ferons cette réflexion : c'est qu'en envoyant des possibileux au conseil municipal, on a tout simplement remplacé des patrons par des ouvriers, - mais on a pas remplacé des réacs par des socialos.
Nous, anarchistes, nous n'attendons aucune réforme effective de leur part; nous n'attendons que la Révolution sociale pour nous émanciper du Salariat et fonder la Société anarchiste sans loi ni autorité.
Ce jour-là, on turbinera à sa guise et on bouffera à sa faim.
Salut, démolisseur et désorganisateur.
J.F., vieil anarcho

Ecrit par libertad, à 23:59 dans la rubrique "Les chroniques du Père Peinard".



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