Le Père Peinard dans les Ardennes

Le Père Peinard 12 juillet 1891 : Y a un mois et demi, quand J. B Clément fut arrêté à Charleville, les possibilos de Paris envoyèrent un remplaçant. "Pourquoi donc faire ? C'est-y que les gas des Ardennes n'ont pas le nez assez creux pour bibelotter leurs petites affaires sans qu'un parigot y foute son grin de sel... ?".

Ca camaros, faut le demander aux intéressés : c'est pas à bibi à vous répondre.

Toujours est-il que dans le train de marchandises en partance, on expédia un colis fragile : un ouvrier qui dans les temps bougrement anciens a fait dans la porcelaine : Lavaud pour tout dire.

Arrivé là-bas, le mossieu fit la gueule : pensez donc on lisait les flanches du Père Peinard.

"Ca ne peut pas durer comme ça..." que rumine Lavaud.

Et le voilà qui se fout à manoeuvrer en sourdine, à pistonner tous les bons bougres qui voulaient l'écouter, bavant des saloperies à n'en plus finir...

Y a rudement des années, un jésuitard qui la connaissait dans les coins, a accouché d'une maxime que ses successeurs n'ont pas laissé tomber dans l'eau : "Calomniez! Calomniez! Il en restera toujours quelque chose..."

C'est ce qu'à fait Lavaud, nom de dieu!

Il voulait que la Fédération des Ardennes colle le Père Peinard à L'INDEX, c'est à dire qu'il soit dorénavant interdit à tous les adhérents de la Fédération d'acheter mes flanches.

Hein, les camerluches, qu'en pensez-vous?

Il n'est encore rien dans les grosses légumes, le Lavaud,  - quoi que ça serait, s'il était quèque chose ?

Nom de dieu, faudrait lui obéir sans rouspétance,  - pire qu'à mossieu le pape!

Mon salop, tu en seras pour tes frais de dégobillage.

Si les bons bougres des Ardennes t'ont écouté (tandis qu'ils n'auraient eu qu'à se boucher le nez), ne crois pas qu'ils coupent dans tes menteries...

Non, non! Y a rien de fait!