Réflecs hebdomadaires d'un gniaf
Le Père Peinard fait sa Une sur les grèves dans les Ardennes
Les affiches du Père Peinard pour les élections
Collection IFHS 14 AS 122/2
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Emile Pouget le rédacteur
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Mohon. Mauvais systèmes
Père Peinard 5 juillet 1891 : Dans ces sacrées Ardennes, les ouvriers y sont exploités comme il n'est pas pire !
Ils alignent tout de suite des journées de quarante sous.
Et si vous me disiez les patrons sont gentils,mais ouat ! Justement parce qu'ils exploitent si fort les bons bougres, ils se croient tout permis à leur égard.
Les gardes-chiourmes, c'est turellement du même tonneau que les singes.
Quoique ça, les gas n'ont pas froid aux yeux, et ils font bien leur possible pour secouer la vermine qui les ronge : mais voilà, ils s'y prennent mal.
Ainsi à Mohon, une grève vient d'éclater, voici pourquoi : un ouvrier venait d'acheter une pelote de ficelle, il croise un sale surveillant, ancien cogne, qui reluque et traite le camaro de voleur.
Ca a foutu les bons bougres à cran : tous les syndiqués prennent fait et cause pour le camaro et se foutent en grève.
Cette histoire-là n'a été que l'occase qui a foutu le feu aux poudres : les bons bougres demandent le renvoi du garde-chiourme, et ont formulé d'autres revendications.
C'est au garde-chiourme en chef qu'ils se sont adressés : le salaud, qui est sorti des cuisses d'un pauvre diable de manoqueux est une rosse de la plus belle eau : le richard qui en a fait son premier chien de garde l'a bien dressé, il l'a pris tout jeune et l'a fait instructionner.
Les bons bougres ont eu tort de s'adresser avec trop de politesse à ce chameau.
Ce qu'il a engueulé les délégués ! Il leur a poussé que ceux qui ne gagnent pas leur vie sont des feignasses !
Tes cochonnes de paroles, je te les aurais fait rentrer dans ta gueule en te la bourrant d'une riche façon.
C'est comme le copain qui a été traité de voleur, son meilleur argument était de foutre une baffe par le travers du museau au garde-chiourme qui l'emmerdait.