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Le Père Peinard dans les Ardennes


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Lettre ouverte du groupe communiste-anarchiste les Sans-Patrie, de Charleville-Mézières, au compagnon Sébastien Faure.

Père Peinard 24 janvier 1892 : Compagnon,

A plusieurs reprises nous avons discuté entre membres du groupe, sur l’utilité d’une tournée de conférences anarchistes dans le département des Ardennes, et à notre dernière réunion, il a été décidé qu’il serait fait tout le nécessaire pour que cette tournée s’organise et qu’elle porte tous ses fruits.

A partir d’aujourd’hui une souscription est ouverte dans les colonnes du Père Peinard pour permettre à un compagnon anarchiste de nous rendre visite et de porter la parole anarchiste là où nous croyons qu’elle sera accueillie.

Nous espérons que les souscripteurs ne nous manquerons pas et que beaucoup de travailleurs nous aideront dans la tâche entreprise.

L’orateur qui se rendra dans notre région ne se trouvera pas en pays étranger.

Ici, l’idée anarchiste, préconisée depuis quelques mois à peine par des ouvriers du pays, a déjà groupé de nombreux adeptes et compte de fervents et convaincus propagateurs.

C’est dire que, quel que soit le camarade qui répondra à notre appel, bien des sympathies l’attendent et bien des encouragements, des preuves de solidarité aussi.

Sera-ce-vous, compagnon Faure ? Nous l’espérons.

Trop pauvres, au groupe des Sans-Patrie, pour vous adresser, en une seule fois, l’argent nécessaire pour un voyage dans les Ardennes et tous les frais de propagande ; nous vous adresserons, par petites sommes, avec les meilleurs souhaits des camarades, leur modeste obole, qui, se répétant, deviendra somme assez forte pour permettre aux anarchistes ardennais d’aller applaudir l’orateur qui y viendrait préconiser les théories anarchistes, et d’entendre acclamer le compagnon qui s’en ferait le porte-parole.

Nous savons que vous êtes lié par des engagements que votre meilleure volonté ne peut rompre.

Nous savons que votre présence est réclamée partout ; que tous les camarades, désireux de vous entendre, vous attendent avec impatience ; cependant, nous osons espérer que, la lecture faite de notre lettre, vous n’hésiterez pas à accomplir le nécessaire pour nous être agréable.

Nous prions les groupes et compagnons du Midi et d’ailleurs à qui vous avez donné cette parole, de n’être point trop accapareurs et de nous abandonner pour une tournée de quelques semaines leur sympathique et dévoué orateur.

Ceci à charge de revanche. Nous ne seront point égoïstes et déclarons qu’à notre tour nous ne resterons point indifférents à l’appel de camarades à qui notre concours pourrait être utile.

Que vos amis vous laissent libres, et venez nous voir.

Avec vous nous parcourront les centres ouvriers de la si industrielle vallée de la Meuse, Sedan, Charleville, Nouzon, Revin, Fumay.

Il y a urgence.

Nos adversaires politiques, nos adversaires économiques s’avouent presque vaincus par nos luttes incessantes et la division règne dans le camp des socialistes, pour qui la monopolisation par l’Etat de toutes les branches de l’activité humaine et l’enregimentement des travailleurs sous la bannière du quatrième Etat est un rêve paradisiaque, le dernier met de l’Idéal.

La zizanie s’étend partout ; les groupes fondés, avec beaucoup de peine, reconnaissons-le en passant, par les possibilistes se disloquent et bientôt les 20.000 travailleurs des Ardennes groupés sous les statuts et règlements d’une Fédération ni socialiste ni révolutionnaire, se partageront en deux armées dont l’une, composée de ceux qui aiment à piétiner sur place, à n’agir que sur l’injonction des chefs, ira aux syndicats mixtes, aux coopératives de consommation et à la participation aux bénéfices et dont l’autre, vient à l’Anarchie.

C’est dire qu’il est nécessaire que nous frappions un grand coup. Disons aux travailleurs des villes et des campagnes ce qu’est l’Anarchie et demain 15.000 d’entre eux viendront renforcer nos rangs.

Le mécontentement règne chez les révolutionnaires des Ardennes. Profitons-en et sachons prouver aux travailleurs des ardennais, que les chefs du possibilisme lui ont fait faire fausse route tout en lui assurant qu’ils le conduisaient à son émancipation.

Nous sommes convaincus que le compagnon Sébastien Faure comprendra en lisant ces quelques lignes, la situation qui nous est faite par les menées et trahisons successives des " berneurs " et des " dupeurs " et qu’il s’empressera de mettre le concours de sa parole autorisée et si éloquente à la disposition des anarchistes de Charleville, heureux de profiter de la circonstance pour lui adresser leurs meilleurs salutations révolutionnaires.

Vive l’Emancipation de tous par l’Anarchie.

Les Sans-Patrie de Charleville

Ecrit par libertad, à 14:34 dans la rubrique "Les chroniques du Père Peinard".



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