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Le Père Peinard dans les Ardennes


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Conclusions de Fortuné Henry pour son procès en cours d'assises le 24 février 1893

1° Attendu que l'être humain est un animal dans le cerveau duquel aucune idée n'est innée.

Attendu que toute les idées sont suggerées par les sens.

Attendu que la diversité des sens, ainsi que les aptitudes d'assimilation qu'ils possèdent changent chez chaque individu et sont variables à l'infini.

Attendu que tout acte accompli par un individu est le résultat d'une ou plusieurs idées.

Attendu que pour qu'un homme soit responsable de ses actes, il faudrait tout au moins qu'il ait voulu les commettre.

Mais attendu que les sensations appelant les idées qui poussent à commettre un acte ne sont pas le fait de la volonté, mais que bien au contraire ce sont les sensations qui déterminent la volonté, il s'en suit que ne choisissant pas nos sensations, mais les subissant seulement, nous ne sommes que les jouets de notre organisme et nous ne pouvons répondre d'actes que nous n'avons pas voulus. Par ces motifs, plaise à la Cour, déclarer tous les hommes irresponsables des actes qu'ils commettent.

2° En admettant pour un instant qu'elle n'admette pas cette théorie et qu'elle déclare l'être humain responsable est-il possible de le juger ?

-Non car :

Attendu que pour juger un prétendu coupable il est nécessaire que le juge connaisse toutes les sensations, sans en excepter une qu'il peut avoir ressenties.

Attendu que pour que le juge connaisse ces sensations, il lui faut apprécier :

  1. La force de réceptivité qu'on les sens du coupable
  2. Les facultés d'assimmilation que présente l'ensemble de son organisme.
  3. La force de résistence qu'il est susceptible d'opposer à ces sensations.

Attendu qu'il est absolument impossible de sentir et de percevoir ce que les autres sentent et perçoivent.

Attendu qu'il est irrationnel de prendre le droit de juger un individu si l'on ne connait pas les causes déterminantes de ses actes.

Par ces motifs, plaise à la Cour reconnaître que nul homme n'a le droit d'en juger un autre.

3° En admettant que la Cour n'accepte pas cette théorie et prétende non pas juger les hommes mais lmes actes, est-il possible de juger ces derniers ?

- Non, car :

Attendu que pour juger les actes humains, il faudrait pouvoir établir un critérium.

Attendu que pour que ce critérium  qui serait alors la véritable justice existât, il faudrait qu'il fut immuable.

Mais attendu  que l'on juge les actes d'après les lois, que les lois contrairement à la vrai justice, sont loin d'être immuables mais au contraire changeantes suivant le temps et le lieu où elles sont confectionnées.

Plaise à la Cour, déclarer les lois iniques et fausses et dire à la face de l'Univers fourvoyé dans un labyrinthe d'erreurs et de préjugés que si les lois existantes sont bonnes, il est inutile d'avoir des sénateurs et des députés rétribués 9.000 F par an pour les changer, et que si elles sont mauvaises, il est encore plus inutile d'avoir des magistrats rétribués tout aussi onéreusement pour les appliquer.

Fortuné Henry

Ecrit par libertad, à 23:19 dans la rubrique "Le Père Peinard".



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