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Le Père Peinard dans les Ardennes


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Charleville : babillarde d'un bleu

Père Peinard 27 novembre 1892 : Cré tonnerre les conseils du Camisard portent déjà des fruits, gros comme une noix, - dans un peu, ils seront gros comme des citrouilles.

Voici la lettre d'un bleu qui dénonce une dégoutation. C'est la première, foutre ! Mais j'en collerai ma main au feu, c'est pas la dernière.

A ce propos, je répète aux bons bougres qui ont la déveine de faire les jacques à la caserne ce que leur a jaspiné le Camisard : à la moindre crapulerie, oup, prenez une feuille de papier et alignez-y le flambeau. Si vous êtes embarbouillés pour accoucher de la chose, ça n'y fait pas !

C'est pas parce que vos phrases seront de guingois et soupoudrées de fautes d'ortographe que le vieux gniaff se foutra de votre fiole.

Mille dieux, non ! Au contraire, il vous en gobera d'avantage, - attendu qu'il est plus diffilcultueux de coucher ses idées sur le papier, quand on n'en a pas l'habitude. Pour lors, allez-y dare dare !

Ceci dit, je colle la babillarde du bleu :

Charleville, 20 novembre92

Mon vieux Peinard,

Je suis un bleu et je profite de ma première sortie pour te faire connaître les emmerdements qu'on nous fait endurer.

D'abord on nous a fait notre porte-monnaie, c'est à dire que, par ordre du capiston, on nous a pris moitié de notre galette pour le placer à la caisse soi-disant d'épargne nationale, - et défense, sous peine de clou, de demander un sou à notre capiston avant deux mois.

Hein, c'est joli ! Tu n'aurais pas trouvé ça ?

Tu penses, c'est des économies placées pour longtemps. Rien que de penser qu'il faut réclamer la galette au capiston, il y en a beaucoup qui n'oseront pas.

Et les anciens nous disent qu'ils y ont passé et qu'en fait de rente de l'argent, c'est comme des pommes !

Autre chose. Dimanche 20 courant, un pied de banc était de planton à la caserne Hardy, le loufoque n'a-t-il pas eu le toupet de foutre son son pied dans le cul à un camarade, bleu comme moi, parce qu'il  était mal habillé.

Nom de dieu, si je n'avais pas pensé aux conseils du Camisard..., je sais pas ce que j'aurais fait !...

Enfin, impossible de te dire tout ce qu'on endure au 91ème biffin : on crève la faim, car on nous plume à la cantine.

Je te tiendrai au courant, - Vive l'Anarchie tout de même !

Un bleu.

Ecrit par libertad, à 11:11 dans la rubrique "Les chroniques du Père Peinard".



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