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Le Père Peinard dans les Ardennes


Réflecs hebdomadaires d'un gniaf


Le Père Peinard fait sa Une sur les grèves dans les Ardennes



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Nouzon : mort de famine
Père Peinard 24 janvier 1892 : A Nouzon, ya des tas de pauvres bougres qui pâtissent de celle de la Cachette. L'emmerdant c'est qu'il y a de la neige, aussi, nom de dieu, c'est une vraie trotte à s'appuyer que d'aller en Belgique pour passer en fraude une ou deux livres de café, histoire de ne pas mourir de faim.
Turellement, les douaniers surveillent bougrement les pauvres gas. Toujours la guerre aux ouvriers, mille tonnerres ! En effet, ces mêmes douaniers si rosses envers les prolos laissent passer en les saluant bien bas des gros bourgeois qui s'en reviennent de Belgique en carriole, les poches farcies de cigares, de perlot et autres bricoles.
Puisque j'en suis sur Nouzon que je jaspine une triste histoire : dans le bagne de clouterie, Sappel, Legeai et Riche, dont le patron est membre du comité de diffusion du torche-cul La Croix, y eut une grève au 1er mai dernier.
La grève échoua. Y eut des foireux. Si bien qu'au bout de deux mois, un ouvrier de trente-cinq ans, avec six gosses à faire tortorer, s'en va trouver le secrétaire de la chambre syndicale, lui demandant s'il pouvait reprendre le turbin.
Le secrétaire l'engage à ne pas y aller, lui promettant que la Syndicale lui donnerait un coup d'épaule.
Ne voyant rien venir de la Syndicale, le pauvre gas s'en retourne chez son ancien patron. Le salaud l'envoie paître, et, non content de ça, il donne son nom aux autres patrons, de sorte que, partout, le prolo trouvait visage de bois.
Lâché de partout, vous voyez d'ici ce qui est arrivé ! Après avoir enduré la faim, lui et sa famille, il vient de mourir la semaine dernière, - et, y a pas, nom de dieu, c'est de famine !
Hein, dans un patelin où quasiment tous les conseillers cipaux se disent socialos, et sont membres de groupes d'études sociales, c'est rudement pitoyable !
Leur socialisme est d'un mouche dégueulasse ! Car enfin, c'est de la couille que de se résigner à tourner de l'oeil à l'age de 35 ans, en pleine force, sans même avoir l'idée d'aller trouver le singe et lui faire payer sa mistoufle.
Et maintenant, que vont devenir les six gosses et la ménagère qui sont tous au pieu, plus ou moins malades, et qui ont tout juste bouffé douze livres de pain en huit jours ?
Là-dessus, les canards bourgeois gueulent qu'il faut organiser des comités de secours aux indigents. Sacrés taupes ! Comme si l'ouvrier à 35 ans doit vivre en tendant la main et en s'avilissant pour demander l'aumône.
Y a pas, foutre ! "Ventre affamé n'a pas d'oreilles", dit le proverbe, pourquoi donc qu'il a des préjugés ?
On est sur terre pour y vivre le mieux possible; si le populo se foutait à réquisitionner chez les richards, ça serait un flambeau plus chouette que les comités de secours aux indigents.
Ecrit par libertad, à 23:59 dans la rubrique "Les chroniques du Père Peinard".



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