Réflecs hebdomadaires d'un gniaf
Le Père Peinard fait sa Une sur les grèves dans les Ardennes
Les affiches du Père Peinard pour les élections
Collection IFHS 14 AS 122/2
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Emile Pouget le rédacteur
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Revin. Un baptême de cloches
Le Père Peinard 26 janvier 1890 : Il vient de se passer une drôle de couillonnade dans ce pays des Ardennes. La vieille putain d'église était veuve depuis 5 ans, non pas de curés mais de ces brandouilles en bronze qui font gouri, gouri aux chrétiens.
On vient de lui en refoutre trois dans le clocher. Turellement çà ne pouvait pas se passer sans flaflas, il a fallu un baptème avec parrains et marraines. Si çà ne fait pas suer. Mais mille bombes, au jour actuel les niguedouilles assez loufoques pour faire les simagrées pareille deviennent rares. Les cléricochons n'ont pu dégotter des types comme ils auraient voulu, ayant le financement facile.
Ils sont pris ce qu'ils ont trouvé, c'est à dire le maire, un adjoint et une vieille barbe de rentier, chacun avec sa mouquère. Tous ces chameaux ont fait de leurs épates, les picaillons roulaient par cent francs et les bonbons par cent kilos. Un baptême de cloches, c'est une de ces imbécilité de l'ancien régime qui heureusement nom de dieu, ne se voit pas tous les jours!
Naturellement comme les parrains passent pour être de bons républicains, ils avaient pour la mascarade quitté les frusques de républicains et s'étaient fabriqué une gueule de calotins. Ca leur a été d'autant plus facile qu'ils sont riches bourgeois et patrons.
Le plus emmerdant, c'est que les pauvres ouvriers revinois vont encore payer tout le gueuleton. Les sacripants de patrons ne seront pas embarrassés pour faire au bout de la quinzaine un rabiot de dix ou quinze pour cent, sous prétexte de perte et de frais généraux.