Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Père Peinard 11 juin 1893 : Y a à Charleville un cochon de patron qui la connait dans les coins, c'est le fameux Herbillon.
Ces jours derniers, il a payé à ses larbins d'ouvriers un gueuleton à chier partout. La noce s'est passée dans son château d'Haudrecy.
Toute la fine fleur possibilarde y était réunie : les grands citoyens Prunier, conseiller prud'hommes, puis Beaufey un conseiller cipal, Nicolas un candidat, et d'autres encore, nom de dieu !
Voilà un exploiteur roublard : il a trouvé moyen de désarmer les possibileux. Pour ça faire, il n'a eu qu'à les prendre par la gueule, comme des carpes.
Ah foutre, avec des révolutionnaires si fines bouches, les bourgeois peuvent roupiller sur leurs deux oreilles. Y a pas de pet qu'on les dégraisse !
Ce qu'il y a de rigouillard, c'est qu'à la suite du gueuleton, - comme qui dirait en guise de rincette, - l'Herbillon n'a rien trouvé de mieux que de rogner les salaires de ses prolos.
A cette occase, c'est l'Immense-Epateur , le canard du grand pontife Clément qui est drolichon à reluquer. Turellement, au gueuleton d'Haudrecy, la rédaction était représentée par un pique-assiette; or, foutre, quand on a si bien baffré chez un exploiteur on n'est plus capable de l'engueuler, - c'est tout juste s'il y a mèche de roter.
C'est ce qui arrive, mille bombes : au lieu de traiter l'Herbillon de sale grugeur, l'Immense-Epateur le pelote gentiment et lui dit qu'il est trop intelligent pour ignorer que les prolos ont déjà de la peine à vivre et qu'il a tort de les diminuer encore.
Je ne sais si ces pelotages réussiront !
Eh, foutre ce n'est pas en larmoyant qu'on fait caner les patrons. J'ai bien peur que les prolos d'Herbillon en soient réduits à utiliser leurs brosses pour se frotter le ventre.