Le Père Peinard dans les Ardennes

Père Peinard 26 juin 1892 : Chateau-Regnault est un peit coin des Ardennes où les possibilos se sont enquillés, - kif-kif des rats dans un fromage.

Ils sont organisé des masses de syndicats, mais au lieu de s'y occuper franchement de la Sociale, ils ont fait de ces syndicats des boîtes à gros sous;

Faut que les prolos casquent, nom de dieu ! Sinon gare là-dessous...

Ces syndicats, sont un petit gouvernement, - et les chefs parlent en maîtres, se croyant déjà de grosses légumes.

Si de bons bougres, soit qu'ils n'en ont pas les moyens, soit que ça leur dise plus, refusent de payer leurs cotisations, on leur fait des mistoufles.

Oui, mille tonnerres, si épastrouillant que ça paraisse, c'est ainsi !

Les possibilos n'ont pas encore des huissiers, des gendarmes et des juges à eux... en attendant ils emploient ceux des bourgeois.

Le 9 juin une floppée de gas qui avaient refusé de cracher à la Syndicale on été condamnés, par le juge de paix de Monthermé, à payer leurs cotisations plus les frais de jugerie.

Et ils refusent ?

S'ils refusent !... Eh bien, les bons possibilos les feront saisir et vendre : les huissiers ne sont pas faits pour les chiens.

Nom de dieu, les birbes ont une sale façon de comprendre la Liberté et la Sociale.

Voilà qui nous donne un avant-goût des emmerdements qu'il nous faudrait subir si les socialos à la manque tenaient la queue de la poëlle.