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Le Père Peinard dans les Ardennes


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Charleville : au palais d'injustice

Père Peinard 10 avril 1892 : J'ai dit quelques mots y a quinze jours de l'arrestation du copain Leroux, de Reims, à cause qu'il avait fourni des frusques à un troubade du 132e qui voulait déserter.

Voici comment le fourbi s'est passé : en perquisitionnant chez Moray, un chouette zigue de Charleville, les roussins dégottèrent des babillardes adressées à la fille de Moray par Loriete, le troubade en question.

Dans les lettres y avait des jaspinages amoureux, mais y avait aussi des débinages sur le colon du 132e.

Comme les roussins cherchaient des explosifs, et non pas des papiers, ils n'auraient pas dû toucher à ces babillardes - mais allez donc raisonner avec ces crapules !

Ils emportèrent donc les lettres et vivement les expédièrent au colon qui commença par savonner la caboche à Loriette, en attendant de le fader dans les bons prix.

Pour éviter les avaros, Loriette voulut déserter : Moray et Mailfait, un autre copain de Charleville, s'occupèrent du truc, ainsi que Leroux.

Ca réussit chouettement : un jour dit Loriette s'en vint à la piôle de Leroux, il se frusqua en civelot, reçut le pognon pour son voyage et se tira à Charleville; pour de là se fuiter en Belgique.

Va te faire foutre ! A Charleville il cane, va se constituer prisonnier et se laisse tirer les vers du nez : il dénonce ceux qui pour lui rendre service l'avaient aidé à se tire-botter.

Moray et Mailfait eurent le temps de se carapatter en Belgique; moins bidard, Leroux fut sucré.

L'autre jour, il est passé en condamnation pour provocation d'un troubade à la désertion et pour recel et détournement de frusques militaires.

Il a très chouettement rebiffé au chef du comptoir de l'injustice. Comme ce birbe lui faisait honte d'empêcher un prolo d'être soldat, Leroux  a répliqué :

"Ben, oui, c'est une bonne action ! La Patrie ? Quoi que c'est ?...Celui-là seul qui a des terres au soleil, un patrimoine, a une patrie. Comme je n'ai pas de patrimoine, je suis un sans-patrie et un anarcho..."

Les jugeurs voulaient aussi lui dire ousqu'il a planqué les sales frusques : "Je ne le dirai pas, car je ne veux compromettre personne; j'aime mieux être condamné à une peine forte. Inutile d'insister là-dessus...". Et sans plus de magnes, Leroux est allé s'asseoir tranquillement.

Turellement, les jugeurs l'ont fadé : ils lui ont collé dix-huit mois de prison, et trois ans par défaut à Moray et Mailfait.

Pour ce qui est de Loriette, il va passer en conseil de guerre.

Et dire que tout ça est arrivé parce que des roussins ont farfouillé dans des paperasses ousqu'ils n'avaient pas droit de toucher, selon leur loi.

Cré charognes, ils ne le porteront pas en paradis !

Ecrit par libertad, à 11:09 dans la rubrique "Les chroniques du Père Peinard".



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