Le Père Peinard dans les Ardennes

Père Peinard 22 février 1892 : Le 22 courant, y a eu une conférence organisée par les employés du chemin de fer. Le citoyen Guilot jaspine sur l'idée du groupement et l'utilité du syndicat et le populo d'applaudir ferme. Ensuite c'est le copain Tisseron du groupe des Sans-Patrie de tenir le crachoir. Il commence par protester contre les assassinats de Xérès et reproche aux possibilos d'avoir été muets comme des carpes à leur sujet.

Ensuite il démontre que le suffrage universel est une couillonade, que Lafargue, Lamendin et tous les aspirants bouffe-galette sont des fumistes. Après, dégoisant sur l'expulsion des copains Moray et Van Praët, il se paie la caboche du commissaire qui était dans la salle. En effet ce sale quart d'oeil s'est vanté de coffrer tous les zigues d'attaque et surtout Tisseron. Vous pensez si l'occase était bonne de se payer la fiole du roussin ! "Ah, qu'il fait, monsieur le quart d'oeil, vous ne serez jamais de nos amis, car dans la société que nous souhaitons, y aura ni roussins, ni sergots, car nous disons que celui qui ne travaille pas et qui moucharde, ne doit pas vivre...". Dame, du coup, tout le populo d'applaudir et de gueuler : "Vive l'anarchie ! ". C'est le commissaire qui faisait une sale poire. De tous les côtés on le huait, nom de dieu ! Après le copain Clément jaspine à son tour : pas un mot des expulsions ! Pas un mot des exécutions de Xérès...ça c'est bougrement rossard. Puis le copain Moray qui n'est pas encore parti pour la Belgique, explique son attitude comme socialo et anarcho et toujours le populo d'applaudir ferme.