Réflecs hebdomadaires d'un gniaf
Le Père Peinard fait sa Une sur les grèves dans les Ardennes
Les affiches du Père Peinard pour les élections
Collection IFHS 14 AS 122/2
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Emile Pouget le rédacteur
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Charleville. Mauvais fourbi
Le Père Peinard 30 août 1891 : Y a des bons bougres qui coupent encore dans les balivernes électorales, et qui croient arriver à la Révolution par le bulletin de vote.
Pauvres gobeurs!
Je voudrais que vous puissiez suivre pas à pas les types qui ont été élus conseillers cipaux, pendant une quinzaine seulement.
Oh là là, vous en seriez vite revenus du fourbi électoral!
Pigez ce qui est arrivé à Charleville : aux élections générales municipales dernières, le Cercle l'Etincelle (vous savez ce fameux cercle qui pratique la liberté à la façon des Jésuites, et qui a demandé la mise à l'index du Père Peinard), il s'est transformé pour la circonstance en comité électoral.
Il réussit à faire élire trois de ses membres; mais, bon dieu, mince de compromissions!
Et encore, ce n'est qu'au deuxième tour qu'ils ont décroché la timballe, - les bourgeois leur avaient joué un tour de cochon en ne votant pas pour les ouvriers.
Aux dernières élections complémentaires on s'est placé sur le terrain de la lutte des classes, c'était moins mouche, mais on est encore resté sur le carreau.
Des trois conseillers cipaux, socialos à l'eau de Javel, il n'en reste plus qu'un.
Le premier est mort, les micmacs de ses amis possibilos l'avaient rendu loufoque.
Le deuxième vient de donner sa démission.
Le troisième reste, il continuera à servir, comme ses collègues, de cinquième roue à un char.
Allons, c'est pas encore demain que les marioles du possibilisme seront à l'Aquarium* ou à la Triperie sénatoriale!
Ce qu'il y a de foutant, c'est qu'aux prochaines élections ils vont repiquer au même truc, et tacher de coller quelques types à un râtelier quelconque.
Pendant ce temps là, les richards se gobergent à nos dépens.
Les journées perdues à manigancer des élections seraient bougrement mieux employées à se préparer pour foutre en l'air les richards...
Ouais, que je m'arrête, car dans la tartine ci-dessus J.B Clément trouvera assez de raisons pour me débiner.
*chambre des députés