Le Père Peinard dans les Ardennes

Père Peinard 34 avril 1893 : J'ai déjà jaspiné plus d'une fois les rosseries des chefs possibilos des Ardennes dont l'intolérance fait la pige à celle des jésuites. A preuve la mise à l'index du Père Peinard. A preuve encore les poursuites exercées par voie d'huissier contre les prolos qui sont en retard de cotisations de la chambre syndicale.
A preuve la saloperie ci-dessous.

Il y a quelques temps, un prolo de Nouzon avait une discussion avec un gros bonnet possibilard qui est du conseil d'administration de la syndicale. Le prolo eut le tort de débiter trop de vérité à ce vilain merle.

Toujours est-il que le légumier a fait assembler le conseil et à fait rendre l'arrêt que si l'ouvrier ne versait pas, entre les mains du comité, 20 F pour l'avoir outragé on le ferait renvoyer de l'atelier et si le patron refusait, tous les ouvriers recevraient l'ordre de se mettre en grève.

Le pauvre bougre a casqué ses 20 balles illico ! C'est son patron qui les lui a avancé.

Et pour qu'on ne puisse pas s'imaginer que je raconte un boniment de femme saoule, c'est dans l'atelier Thomé que la chose s'est passée.
Mille dieux, ils sont rien mouches les princes du 4ème état.

Foutre, voilà en petit la gouvernance actuelle rafistolée et toute prête à fonctionner si cette engeance tenait jamais la queue de la poêlle.

Y a des ouvriers qui condamnent un camarade à 20 balles d'amende et le forcent à rogner le pain de ses gosses, n'ont pas le droit de gueuler après les bourgeois.

Je ne dirai pas qu'ils sont pire, mais simplement de la même famille. Que pense de tout ça l'illustre J.B. Clément ?