Le Père Peinard dans les Ardennes

Père Peinard 17 janvier 1892 : Une autre grève qui est dans le sciau, c'est celle de Nouzon, au bagne de la Cachette, emmanchée par les possibilos.
Ca devait arriver, nom de dieu ! Mais y a pire pour les possibilos : ça entraine pour eux un sacré lâchage. En forçant tous les ouvriers à se syndiquer, ils récoltent ce qu'ils ont semé : un tas de lâcheurs ! les types n'avaient pas deux liards de sang dans les veines, ils s'étaient foutu de leur bord, non par l'amour de la Sociale, mais parce qu'ils croyaient  nos possibilos bien puissants. Ah oui, ils peuvent se vanter d'avoir fait des syndiqués, mais des révolutionnaires, pas des tas ! Le plus beau de la farce, c'est que les lâcheurs le prennent de haut, envers leur ex-prophète le citoyen Clément. Il semble à ces poseurs qui hier se disaient militants, gros comme le bras, qu'ils ont inventé le fil à couper le beurre, parce qu'ils viennent de fonder une chambre syndicale mixte : les patrons et les ratichons y font la loi. Pauvres andouillards, vous croyez avoir fait un beau choppin en lâchant les possibilos pour le mixte, vous en rabattrez avant peu.