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Le Père Peinard dans les Ardennes


Réflecs hebdomadaires d'un gniaf


Le Père Peinard fait sa Une sur les grèves dans les Ardennes



Les affiches du Père Peinard pour les élections
Collection IFHS 14 AS 122/2

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Les futurs maîtres
 Le père Peinard 9 août 1891 : Décidément, ça y est, nom de dieu ! Le père Peinard est à l'index dans les Ardennes.

Oh, ça n'est pas officiel, mais les pontifes ont manoeuvré pour que ça se fasse quand même : débiner en sourdine, c'est plus roublard que de faire du

 

potin.

 

Pour la première ibis, la semaine dernière, Lavaud, a bavé autrement qu'en paroles sur bibi: il a pondu une longue tardîne dans l'Emancipateur.

 

C'est emmerdant d'en venir là: il aurait mieux valu roue l'index se continue en dessous, - c était plus sûr.

 

Mais voilà, j'ai foutu les pieds dans le plat : il a fallu répondre. ,

 

Turellement, le Lavaud braille comme un âne écorché, que je l'ai calomnié. Pauvre serin ! j'ai bien d'autres chiens à fouetter...

 

C'est pas bête, d'ailleurs: c'est le truc du voleur mariole qui se voyant poursuivi, gueule plus fort que tous "au voleur !" De sorte qu'on le laisse passer.

 

Le type aligne une kyrielle de certificats, -- comme si c'est de ça qu'il s'agit! Encore un truc pour déplacer la question... mais j'y reviens, à la question !

 

D'abord, faut bien le dire, Ie Lavaud n'a pas le nez creux. Ses bafouillages fourmillent de contradictions.

 

1- Le Père Peinard est un journal dont il ignorait l'existence étant à Paris. (Il y a deux mois et demi, qu'il est-dans les Ardennes).

 

2• Comment diantre, puisqu'il ignorait mon existence a-t-il appris que je suis un bourgeois ?

 

3- Ou a-t-il lu (je cite nature) que j'injuriais ceux qui, pendant la semaine sanglante en 1871, devant les conseils de guerre, en Calédonie, en exil, furent héroïques ??

 

Lavaud I Lavaud ! Je cherche une épithète à te coller... j'en trouve pas : vaut mieux que je t'appelle Lavaud tout court !

 

4- Puisqu'il n'y a que deux mois et demi qu'il me connaît, comment sait-il que je suis un mouchard? Qu'il nomme celui qui lui a répété cette horreur ?...

 

J'attends la réponse dans l'Emancipateur.

 

A ce propos, que je raconte au Lavaud une petite histoire :

 

Y a un peu plus d'un an, à Roubaix et à Lille, un chouette zigue, Lorion, emmerdait bougrement les socialos à la manque.

 

Il les emmerdait d'autant plus qu'il n'avait pas pour deux liards d'ambition :pour rien au monde, il n'aurait voulu une place de conseiller prud'homme ou de bouffe-galette.

 

Ne pouvant lui river le bec, les guesdistes serinaient en sourdine : "C'est un mouchard ! Il est payé par Constans... D 'ailleurs Lorion ça n'est pas son nom..."

 

Ca n'était pas son nom, en effet : Il s'appelait Girier

 

En 1883 à Lyon, alors qu'il n'avait encore que 14 ans, il jaspinait dans les réunions, - et chouettement, foutre !

 

Pour un discours il passa, en jugement ; là où un copain majeur eut paumé 6 mois, lui mineur, fut condamné à être enfermé jusqu'à 18 ans.

 

Il en sortit vers la fin de 1886, Comme de juste, il se refout à faite de ta propagande et paume de nouvelles condamnations...Il s'esbigne à Roubaix et s'y enquille.

 

Crac ! voilà qu'il lui arrive de nouvelles anicroches avec les enjuponnés !

 

Il se tire des il flutes à nouveau et s'en va au Havre, où il serait encore si les Lavaud du Cri du Tramilleur de Lille ne l'avaient relancé.

 

Un jour, ce torchon inséra urne. saloperie indiquant la retraite de Lorion, et en plus Le traitant de mouchard.

 

Illico Lorion prend le train pour Roubaix, avec l’intention de s'expliquer en réunion publique avec les salauds du Cri.

 

Va te faire foutre ! Les roussins dénichent sa piste, viennent pour l'arrêter : Lorion leur décharge ses deux revolvers dans la gueule... il est paumé quand même !

 

Le Cri, n'en a pas fermé son égout pour ça : le lendemain, il traitait de manigance de la rousse les coups de revolver de Lorion...

 

Trois mois après, grâce au Cri, Lorion attrapait aux assises de Douai dix ans de bagne.

 

Il y a quinze jours, il était à l'ile de Ré; probable quand à l'heure actuelle il est embarqué pour la Nouvelle...

 

Voilà l'histoire, Lavaud ? as-tu compris ?... Les salauds du Cri sont dignes de faire des mamours aux Lavauds

 

Veux-tu que je te dise ?

 

Quelqu'un qui a du coeur, y regarde à deux fois avant de traiter son voisin de mouchard... dix fois, il mord sa

 

langue dans la bouche.

 

Maintenant à autre, chose !

 

Le Lavand dit : C'est pas moi qui ai fait la proposition d'index, c'est le cercle l'Etincelle.

 

Pour une foi il dit vrai !

 

Mais, ce qu'il oublie de dire ,c'est que, c'est pistonné par le Lavaud aidé de deux autres types ,(que tous ceux qui sont à la coule des micmacs possibilos connaissent que l'Étincelle a agi.

 

Je ne nomme pas les deux types en question, afin de leur éviter la peine d'étaler dans l'Emancipateur une colonne de certificats de bonne conduite.

 

Il y a d'ailleurs un bout de temps que l'index se mijotait au cercle l'Etincelle : furieux de voir le Père Peinard se vendre dais leur domaine deux types avaient ordonné au copain Thomassin qui vendait le Peinard en même temps que l'Émancipation d'avoir à cesser le Peinard, - sinon on lui retirerait la vente de l'Emancipation.

 

Les patrons qui veulent que leurs ouvriers lisent Zoo Croix, ou aillent à la messe, n'agissent pas autrement que ces tristes possibileux.

 

Comme le copain Thomassin n'est pas un gars à subir les avanies et à obéir aux ordres de quelque jean-foutre que ce soit, il n'a rien voulu savoir.

 

De sorte qu'aujourd'hui, il ne vend plus l'Emancipateur.

 

Il endure de la mistoufle, car la vente de ce canard l'aidait à vivoter, du moins il est libre ! Il n'est pas sous la coupe des petits messieurs des Ardennes qui se figurent sortir de la cuisse de Jupiter, et parlent déjà comme s'ils avaient la France dans leur poche.

 

Oh là là, nous n'en sommes par encore là, foutre !

 

Si grande qu'en soit leur envie, ils ne tiennent pas encore la queue de la poêle... et j'espère bien qu'ils ne la tiendront jamais ....

 

Tout de même, je voudrais bien savoir ce que Allemane et ses copains, qui quasi toutes les semaines, dans le Parti Ouvrier, font des mamours aux anarchos, pensent des salopises à la Lavaud ?

Ecrit par libertad, à 23:39 dans la rubrique "Les chroniques du Père Peinard".



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