Le Père Peinard dans les Ardennes

Père Peinard 5 juillet 1891 : C'est les bons bougres qui rigolent de la trouille des bourgeois !
Deux gros pétards ont éclaté les nuits dernières : quoiqu'ils n'aient pas pété bien fort, et qu'il n'y ait rien de cassé, pas moins, ils ont tout foutu sans dessus-dessous .
La gendarmerie, pour se donner des airs, a voulu avoir son petit coup de dynamite...
Mossieu le mâre s'est foutu à faire des siennes : il a organisé un poste de troubades; c'est le 91e, un régiment qui s'est fait une sale réputation en massacrant les communards en 71, qui marche .
Toutes les nuits y a ni fin ni cesse! c'est les cognes, c'est les rondes d'agents, c'est les patrouilles de soldats ...

Plus farce encore, mossieu le mâre supprime les bals et toutes sortes de divertissements !

Pour un peu, nom de dieu, il repiquerait au couvre feu, et comme dans l'ancien temps ordonnerait aux bons bougres de se foutre au pieu, à la même heure que les poules.

Et tout ça pour deux pétards !

Pauvre mâre, serre les fesses, si t'as la chiasse si facile, t'en verras bien d'autres, foutre !

Mince de gueule que tu feras quand les bons bougres se foutront à faire piquer un chahut faramineux aux fripouilles de la haute ?
Ce sera un bal que tu ne seras pas foutu d'interdire, sais-tu !